Living Theater, New York, 1961: une colonne est montrée, debout sur la scène, pendant une minute et demie; ensuite elle est renversée et gît allongée sur le sol durant toute la deuxième moitié du spectacle. Si Freud a vu dans l'accident de train un exemple de trauma, on peut également lire la chute mise en scène dans la performance de Robert Morris comme un exemple d'accident (ad-cadere) traumatique. En effet, une équivalence est ainsi établie entre colonne et corps, d'autant plus qu'originairement c'était l'artiste qui aurait du la faire tomber de l'intérieur, n'eût-il pas été blessé pendant les répétitions. Or, qu'est-ce que cette chute implique? Quelles en sont les conséquences? Quelle est la relation paradoxale qui s'établit, dans la préhistoire du minimalisme sculptural américain, entre accident et intention artistique? Il s'agit d'étudier les réactions à la chute contenues dans la pratique et la théorie successives de Morris. D'un coté, en remplaçant la colonne renversée par deux colonnes, dont l'une debout et l'autre allongée, puis par trois L-Beams, la série minimaliste constitue une 'formation de compromis' qui contient – refoule et inclut - la chute originaire. De l'autre, en empruntant à la phénoménologie de Merleau-Ponty, dans ses « Notes sur la sculpture » Morris relève l'unidirectionalité de la chute dans le temps de la contemplation. Une analyse de la rencontre entre phénoménologie et psychanalyse, perception et événement, structure et accident permettra de mieux comprendre ce redressement du corps sculptural déchu.

La colonne relevée. Accidents de la sculpture sur la scéne du théatre

PARENZAN, Giovanni
2009-01-01

Abstract

Living Theater, New York, 1961: une colonne est montrée, debout sur la scène, pendant une minute et demie; ensuite elle est renversée et gît allongée sur le sol durant toute la deuxième moitié du spectacle. Si Freud a vu dans l'accident de train un exemple de trauma, on peut également lire la chute mise en scène dans la performance de Robert Morris comme un exemple d'accident (ad-cadere) traumatique. En effet, une équivalence est ainsi établie entre colonne et corps, d'autant plus qu'originairement c'était l'artiste qui aurait du la faire tomber de l'intérieur, n'eût-il pas été blessé pendant les répétitions. Or, qu'est-ce que cette chute implique? Quelles en sont les conséquences? Quelle est la relation paradoxale qui s'établit, dans la préhistoire du minimalisme sculptural américain, entre accident et intention artistique? Il s'agit d'étudier les réactions à la chute contenues dans la pratique et la théorie successives de Morris. D'un coté, en remplaçant la colonne renversée par deux colonnes, dont l'une debout et l'autre allongée, puis par trois L-Beams, la série minimaliste constitue une 'formation de compromis' qui contient – refoule et inclut - la chute originaire. De l'autre, en empruntant à la phénoménologie de Merleau-Ponty, dans ses « Notes sur la sculpture » Morris relève l'unidirectionalité de la chute dans le temps de la contemplation. Une analyse de la rencontre entre phénoménologie et psychanalyse, perception et événement, structure et accident permettra de mieux comprendre ce redressement du corps sculptural déchu.
journal article - articolo
2009
Parenzan, Giovanni
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